Les jours après Pâques – essai de synthèse

Pâques, apparitions, vécu des Apôtres et Pentecôte

______De nombreux chrétiens, lassés du flou qu’on leur sert, ont demandé ce qu’on pouvait savoir de précis concernant ce qui s’est passé entre Pâques et la Pentecôte, en ces cinquante jours où toute la foi de l’Église s’est cristallisée.

______Le sujet a été abordé déjà sur ce site, à travers une étude exégétique minutieuse. Commençant par le récit des pèlerins de ‘Emmaüs mais sans aller jusqu’à celui de l’Ascension, elle aborde des passages-clefs qui, souvent, sont mal lus et suscitent de fausses difficultés ; celles-ci disparaissent dès qu’on se base davantage sur le texte araméen traditionnel du Nouveau Testament – et sur les données apportées par les traditions orientales – que sur un « texte » qu’on a reconstitué en grec au 20e siècle seulement et qui n’est, au mieux, qu’une traduction du texte araméen (dont hérite fidèlement celui qui est largement disponible aujourd’hui, la Pešitta).

______Il suffit ici de renvoyer à cette étude, qui est appelée à être enrichie, après avoir signalé, dans le tableau ci-après, les conclusions auxquelles elle arrive nécessairement. Après coup, l’ordre des événements qu’elle met en lumière est apparu correspondre à celui que donne le Diatessaron de Tatien –  en cherchant, on en trouverait certainement la confirmation ailleurs encore. Il n’y a pas de hasard.

Les événements des 40 jours après Pâques

7 jours d’attente à Jérusalem, marqué, pour ce qui est des Apôtres, par deux apparitions l’une le soir du jour de Pâques (mais Pierre avait eu une courte vision le matin), l’autre au terme ; à la première, Thomas n’était pas présent mais, après une semaine passée à réfléchir (et à étudier en râlant), Thomas est là lors de l’apparition qui eut lieu le dimanche suivant ; réalisant et touchant le mystère, il dit à Jésus : « Mon Seigneur et mon Dieu !»: l’affirmation est plénière (par la suite, les Apôtres devront trouver des manières adéquates de la dire à tous) ;

deux semaines de trajet-aller de remémoration (si importante en monde oral), pendant lesquelles les Apôtres et des disciples marchent vers la Galilée en « se remémorant » (c’est-à-dire en se rappelant les uns aux autres) les dits et faits de Jésus survenus durant les trois ans ;

l’apparition au mont Hermon à la limite nord de la Galilée – c’est-à-dire avec vue sur les nations –, en présence des 72 disciples et de leurs propres disciples (ceux qui l’étaient déjà ou qui le deviendront, c’est-à-dire les 500, dont beaucoup sont de Galilée) – à tous, Jésus avait donné là rendez-vous (Mt 28,16) –;

une semaine de trajet-retour de remémoration, pendant laquelle Jésus se manifeste encore aux Apôtres, par exemple au bord du Lac, et durant laquelle les Apôtres se reparlent surtout de ce que Jésus a dit concernant l’avenir ;

11 jours à Jérusalem pendant lesquels Jésus apparaît surtout à chaque apôtre séparément, afin de préciser à chacun l’axe de sa future « mission » dans le monde ; deux d’entre eux n’en reçoivent pas à proprement parler : Jacques le Juste, à qui Jésus demande de rester à Jérusalem quoi qu’il arrive ; et Jean que Jésus veut garder à l’écart, moins parce qu’il est trop jeune pour une vie « missionnaire », que parce qu’il lui réserve une mission spéciale auprès de Marie, en vue d’une connaissance plus profonde des mystères et au service de la formation des « Anciens » ;

l’Ascension depuis le Mont des Oliviers, qui laisse les Apôtres dans des sentiments partagés d’enthousiasme, de peur, d’espérance, d’interrogation, d’attente, de regret (des apparitions), de certitude, et de perplexité.

À ces 40 jours, il faut ajouter les 10 jours suivants qui leur donnent tout leur sens :

•• les jours du Cénacle, à Jérusalem, pendant lesquels les Apôtres s’organisent sous le regard de Marie, autour de laquelle ils se retrouvent spontanément – ils élisent même Matthias en remplacement de Juda (qui ira plus tard en Ethiopie) –;

•• la Pentecôte qui advient au milieu d’une Eglise qui s’est constituée (déjà, à la manière juive) mais à laquelle il manquait encore l’Esprit.

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