La Bretagne évangélisée dès le 1er siècle ?

Les trois apôtres de la Bretagne

Par Arnaud Bouan.

Par qui, quand et comment l’Evangile est-il parvenu jusqu’en Bretagne? J’ai cru, comme à peu près tous les bretons, que c’était aux célèbres sept saints fondateurs que nous devions l’apport de l’Evangile. Les saint Brieuc, Malo, Paterne, etc… c’est à dire au IVe et Ve siècles. Mais que s’est-il donc passé entre le premier et le quatrième siècle, du point de vue chrétien? Les historiens actuels sont muets sur le sujet… et pourtant, à relire de vieux livres, et à chercher des indices et des témoignages sur les lieux mêmes, j’ai découvert trois apôtres, bien attestés, qui obligent à reconsidérer l’histoire ancienne de la Bretagne.

Le premier est saint Maximin, l’un des soixante-douze disciples choisis par le Christ. Compagnon et ami de sainte Marie-Madeleine, ce témoin privilégié de l’Évangile est bien connu des Provençaux, car il fonda l’évêché d’Aix. À partir de 63, il reçut de saint Pierre une nouvelle mission de prédication dans toute la Gaule, et notamment à Rennes où il fonde le premier siège épiscopal.

Le second est saint Clair, compagnon des Apôtres. Converti et baptisé par saint Pierre, il est envoyé par son successeur saint Lin en 69. Il arrive à Nantes l’année suivante, durant laquelle il établit son siège.  Il prêcha dans tout le sud de la Bretagne, notamment à Vannes, Pontivy, et jusqu’au Cap Sizun, à l’extrémité ouest de la péninsule.

Le troisième est le moins connu, mais très attachant de par son origine. Saint Drennalus est un des douze disciples de saint Joseph d’Arimathie établi à Glastonbury en Grande-Bretagne. Envoyé en l’an 72 pour prêcher, il évangélisa Morlaix et fonda l’année suivante son siège au Yaudet, près de Lannion.

Arnaud Bouan du Chef du Bos, L’évangélisation de la Bretagne au premier siècle, éd. Trésors de nos pères, 2023, 142 p., 16 €.

La vie de ces trois apôtres est racontée en détails par le Père Albert Le Grand, qui sillonna les paroisses de Bretagne lors des missions qu’il prêchait. Il avait remarqué que les bretons écoutaient davantage les vies de leurs saints que les grands discours spirituels… il collecta tout ce qu’il pouvait découvrir dans les archives des paroisses et monastères… document précieux qui échappa aux flammes de la Révolution ! C’est par lui que nous avons reçu le témoignage du passé. Originaire de Morlaix, et formé au couvent des Jacobins [= Dominicains], il connaît très bien ce dont il parle: saint Drennalus. Il fut aussi religieux à Rennes, et atteste la réalité de saint Maximin de Rennes. Quant à saint Clair de Nantes, qu’il raconte aussi, nous avons puisé également dans les travaux du chanoine Cahour (XIXe), de Nantes, qui connaît lui aussi bien les tradition de son diocèse.

Il me restait à parcourir les lieux de présence de ces trois saints pour en faire un livre, laissant à mon lecteur le soin d’en tirer les conclusions, qui à mon avis… s’impose ! Il reste à organiser des rencontres pour entendre les éventuelles questions et objections, et savoir s’il ne faut pas remettre cette très vieille histoire au goût du jour !

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One thought on “La Bretagne évangélisée dès le 1er siècle ?

  • 5 avril 2024 at 19 h 32 min
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    Vive ma Bretagne chérie, si belle, si agréable à vivre.

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