Tradition orale, petite introduction

Sur le site « Vivre à coeur ouvert« , un site de jeunes chrétiens de Bretagne, on trouve une critique intéressante des ouvrages de Pierre Perrier.
Nous vous recommandons cet article qui permet une découverte du travail de ce chercheur.

Lien de secours : https://web.archive.org/web/20080614120435/http://vivreacoeurouvert.phpnet.org/article.php3?id_article=70 

 

La tradition orale, ou l’origine de nos évangiles d’après Pierre Perrier

Une véritable conversion exégétique
Celle de l’exégèse d’abord dans les travaux de P. Perrier, puis la mienne qui n’est encore qu’une petite ouverture à ce vaste domaine…

Combien de révolutions exégétiques le siècle dernier n’aura-t-il pas vu sortir d’une multitude de verres d’eau tous plus étriqués les uns que les autres ? Alors que de grandes découvertes archéologiques mettaient à jour les bibliothèques de Qumran, de Nag Hammadi… Dans toutes ces recherches, la quête de la phrase qui fait mouche, du mot à replacer dans son contexte, de ce qui pourra enfin faire admettre avec précision la non divinité du Christ… tant de travaux qui n’atteignent pas au cœur faute de profondeur et d’une intention droite. Sans compter la trop grande place accordée à la raison raisonnante… A voir les émissions diffusées sur Arte, l’exégèse moderne se mord la queue et ne mène qu’à l’athéisme pour le moins anti-christique !

Pierre Perrier à fonctionné tout autrement, il a placé sa raison, comme il se doit, au service de la foi, je dis bien de la foi et non de sa foi. Il pratique cette rigueur scientifique qui l’autorise à se soumettre à la question publique, à reprendre ce qui n’est pas juste dans ses recherches, à le corriger pour mieux l’agréger à la finalité qu’il a adopté : trouver le sens original des évangiles et rétablir leur véritable transmission. Ainsi après plus de 40 années de recherches et quelques écrits seulement, circonspection bien avisée, notre homme aboutit ces dernières années à une conclusion magistrale qui redonne enfin sens à l’exégèse moderne, un souffle nouveau !

Fini les querelles d’écoles, il faut retrouver la source originelle, non pas le document Q mais tout simplement le Verbe, le Melta, cet agir du Verbe araméen qui dépasse de loin le sens du logos, de la pensée spéculative grec. Entendez par là que la source même des Evangiles nous vient de l’Araméen et non du Grec comme beaucoup s’efforcent de nous en persuader… à partir de là… tout s’éclaire.

En recourant à la théorie d’une transmission orale très structurée des évangiles, dès la première pentecôte, P. Perrier démontre que la naissance d’une version écrite du canon des écritures, disons plus justement du Kerygme arrive très tôt pour Marc (34-41), Matthieu (34-37), Jean en 2 étapes de 34 à 48 et enfin Luc de 35 à 54 avec les Actes. Les évangiles auraient ainsi été transcrits tels que les apôtres l’ont voulu et surtout tel qu’ils l’ont annoncés sans omettre un iota !

Je me souviens d’une analyse que Monseigneur Cattenoz nous avait offerte à l’occasion d’une conférence de Carême à Malestroit sur les guérisons chez Matthieu, réflexion qui m’avait déjà interpelé car la construction énoncée semblait évidente. Eh bien là il en est ainsi pour le corpus des 4 Evangiles dans leur ensemble, où rien selon l’auteur, rien n’est laissé au hasard mais nos textes sont bien le fruit d’une longue méditation, répétée et apprise par cœur, éprouvées telle l’or fin et transmises avec cœur… telle la loi que tu attaches à ton front et à ton bras.

Voilà qui change littéralement l’annonce de la Bonne Nouvelle, voilà qui rend à l’Esprit-Saint la pleine valeur de son travail de Paraqlita de Souffleur (celui qui voit et souffle La Parole pour aider le récitant à la dire par coeur). Voilà qui n’a rien d’un assemblage de morceaux de textes collationnés de ci, de là, au fil du temps pour être enfin réunis fusse par Saint Irénée qui, selon l’auteur et les récentes découvertes a produit une version écrite des plus sûr, véritable héritière de la tradition orale transmise comme on le savait par Jean à Polycarpe et de ce dernier à Irénée lui-même.

Mais ce serait là encore lecture bien ardue et pleine de science exégétique si les réflexions de M. Perrier ne rejoignaient pas l’Eglise d’aujourd’hui. Et c’est en cela que son œuvre interpelle car les portes ainsi ouvertes donnent à accueillir la Parole bien différemment avec bien plus d’attention et de cœur justement et ce ne sont pas les conséquences pratiques et actuelles qui manquent.

Tout d’abord soulignons la place enfin rendue à la tradition orientale Assyro-Chaldéenne, faussement accusée de monophysisme (négation des deux natures conjointes du Christ Dieu fait Homme) durant des siècles pour des raisons politique à la base. Ouvrant plus largement notre église romaine sur le deuxième poumon de l’église, invitant à découvrir quelle richesse s’est conservée en Orient et redécouvrir par eux la langue du Seigneur et de nombreuses tradition que la Sagesse divine aura bien voulue conserver. Du moins encore de nos jours malgré les persécutions très actuelles ! (l’archevêque de Bagdad, vient d’être enlevé il y a une semaine, son chauffeur et son garde du corps ont été abattus)

Cette ouverture ne se limite pas à l’église Assyro Chaldéenne, non mais toutes les filles de l’église dispersées sur le pourtour méditerranéen et plus largement dans les premières terres parcourues par les apôtres semblent avoir été visitées, rencontrées par l’auteur pour retrouver dans leur héritage le plus authentique ce qui demeure de ces premières transmissions… Dieu merci l’Orient chrétien est bien plus respectueux de ses racines et de ses traditions que nous ne le sommes !

Ce sera aussi l’occasion de montrer à nos frères protestants la place toute particulière des saintes femmes et en l’occurrence de la « Mère de Mémoire » par excellence que fut Marie. Comment elle assura avec les apôtres la bonne transmission des fioreti évangéliques et de la doctrine… Théologie de la miséricorde en Luc et qui s’admire si bien aboutie en Saint Jean. Occasion pour nous de redécouvrir avec nos frères contestataires l’écriture connue par le cœur dans leur ensemble et non de simples références à des passages… invitation pour les catholiques à se réapproprier la Parole par le coeur… La Lectio Divinae (lire un article à ce propos)

Pierre Perrier s’attache, en effet, à montrer l’importance du corps des écritures, corps qui se découvre et se médite… avec un chapelet à la main… 50 perles du chapelet, une pour chacune des 50 perles évangéliques originelles comme nous l’apprendra son travail… sans pour autant nous y restreindre car ce n’est là qu’une porte vers une compréhension nouvelle ou plutôt retrouvée de la pédagogie du Christ.

Je m’autorise donc, avec un enthousiasme certain, à y discerner une œuvre de l’Esprit, un cadeau du Ciel qui répond à bien des attentes et des questions actuelles, comme des fruits restés en germe depuis 2000 ans qui trouveraient enfin un champs pour s’exprimer… Semer, croitre et enfin être récolté… Voilà l’œuvre du Ciel qui n’a de cesse de nous surprendre ! Une invitation à lire les Colliers Evangéliques de Pierre Perrier aux éditions du Sarment/Jubilé.

Une vidéo qui présente son travail et quelques autres pour vous donner aperçu de son travail : https://www.dailymotion.com/video/x37s81

 

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