Voyage en famille en Egypte, témoignage

Sur le même sujet, écoutez Pierre Eïd sur radio lumière 101.

Témoignage de Pierre Eïd, président d’EEChO de retour d’un voyage en famille en Egypte.

C’est un retour en Egypte que nous avons vécu avec nos familles, parents et petits enfants, curieux de découvrir une part de leurs racines dans mon pays natal.

Eglise d’Elhagaza

Cette localité de 10000 habitants à 25Kms au nord de Luxor comprend 40% de coptes (les vrais autochtones d’Egypte). Un excellent centre artisanal de bois et une école dont la tenue ferait honte à certaines de nos écoles privées appartenant, à l’Association copte de Haute Egypte, jouxtent une immense ossature bardée de coffrages qui était destinée à devenir une église. Hélas ! L’islam sans masque est si exclusif qu’elle n’a pu s’ériger en un lieu de culte tant désiré par ses fidèles. Depuis quinze ans, son allure squelettique se profile au loin et témoigne sans ambages de l’ostracisme des collectifs musulmans qui s’opposent à son achèvement en dépit d’un décret du Président de la République conformément à la loi égyptienne.

Nous avons désiré nous y rendre pour être en communion avec ces frères chrétiens injustement brimés dans leur propre pays. La visite du centre artisanal a été autorisée par la police, mais interdiction formelle a été intimée à notre guide de se rendre à proximité de l’église en déshérance. Les autorités craignent, par-dessus tout le contre-témoignage d’une telle situation  en Occident. Car, c’est le principal pourvoyeur de fonds et de crédits à une économie malade de son fanatisme se privant de l’apport constructif des treize millions de coptes qui ont montré dans le passé leur compétence et leur dynamisme au service du Bien Commun. Il en résulte une société binaire fractionnée entre une nomenklatura opulentes et une population en voie de paupérisation accélérée. Les Frères Musulmans s’en nourrissent pour prêcher un islam pur et dur, faisant miroiter ainsi le mirage d’un retour de l’âge d’or du califat d’Haroun El Rachid.

Ce triste cas est emblématique d’une persécution qui devient progressivement plus violente et meurtrière dans l’impunité la plus totale démontrant que la violence est au cœur de l’islam et que sa paix ne serait autre que celle de la soumission à la Charia. Il se dégage depuis peu, une atmosphère lourde de menaces provenant indifféremment des autorités policières souvent complices en sous main que des tueries arbitraires des Frères musulmans désireux de purifier l’islam des relents d’impuretés imputés à la présence chrétienne considérée comme infidèle et donc indésirable.

À ce titre, nombre d’agressions consistent à détruire, incendier, et à piller des églises des monastères et d’autres lieux de cultes lesquels ne peuvent pas être reconstruits par défaut d’autorisation et de compensation financière. Elles sont initiées par des imams de bazar ignorants avec la participation hurlante de meneurs aussi ignorants que fous au cri blasphématoire de « Allah Akbar ».

Dans ce contexte les chrétiens sont les premières victimes du bras de fer engagé entre le pouvoir et les Frères musulmans ses opposants les plus farouches.

Le gouvernement est soucieux  de préserver une aura démocratique vis à vis des bailleurs de fonds. Pour ce faire, durcit  son emprise sur la minorité chrétienne afin de contrer le prosélytisme des Frères Musulmans en quête d’une influence croissante sur une population dénuée de toute analyse critique.

Ce témoignage vécu est un cri d’alarme lancé au nom de millions de coptes sans voix prisonniers d’un ghetto sans barreaux soumis aux diatribes anti-chrétiennes dans les écoles publiques, les médias audio visuels jusqu’aux jugements tronqués et partisans rendus par des juges cyniques ou craintifs. Souvent les victimes coptes de telles furies sont brutalisées par la police, comme à Behna, Assiout ou Minieh, afin d’avouer être les premiers initiateurs de ces troubles rendant caducs d’éventuels dépôts de plaintes.


L’islam à la française ?
De retour en France, je constate un islam adulé et regardé par les politiques, les responsables civils et religieux avec des yeux de Chimène. Aux églises détruites sans rémission en Egypte, correspondent en France  la réalisation de nombre de mosquées de grandes dimensions  dotées chacune de son complexe coranique avec l’appui des pouvoirs publics et même de l’Union Européenne qui intervient, notamment, à hauteur de 20% dans la  réalisation de la mosquée de Strasbourg. A la désertification chrétienne programmée en Egypte, il lui correspond  l’islamisation du sol  européen facilitant l’application de la charia de fait sinon de droit : polygamies illégales acceptées par l’Administration sous des motifs  fallacieux tel que « parent isolé » ; généralisation forcée du hijab (voile) pour les femmes accusant encore davantage leur assujettissement à la gente masculine et servant de modèles  au prosélytisme islamique  généralisation  forcée de la pratique du jeûne du Ramadan même sans croyance  pour servir de témoignage public aux « gaulois » privés de la connaissance de Dieu  gavés de surconsommation et d’assistanat généralisé.

Des Associations diocésaines islamo-chrétiennes poussent comme des champignons dans l’espoir irénique de nouer un dialogue qui se transforme souvent en monologue inoffensif et inodore pour ne pas fâcher. Un Imam dénommé Moustapha, partenaire d’une d’elles, cite un verset du coran dont l’exactitude resterait à vérifier : « Ô, hommes nous vous avons créé d’un mâle et d’une femelle, et nous avons fait de vous des nations et des tribus pour que vous vous connaissiez ». Il est étonnant que durant les quatorze siècles de domination islamique jusqu’à nos jours, ils n’ont pas été capables de connaître leurs voisins les plus immédiats parlant la même langue et de mentalité  assez proche, comme en Egypte où cette connaissance s’apparenterait à la haine de l’altérité  allant jusqu’à tuer pour annihiler la proximité de ce voisinage insolite extérieur à l’Oumma !

Dans ces conditions, comment seraient-ils capables de connaître aujourd’hui ceux qu’ils côtoient en France de culture de mentalité et de tradition si opposées ? A moins que cela ne soit un leurre admis tacitement par tout le monde par facilité ou fatalité agrémentée déjà d’un soupçon de soumission.


Réciprocité religieuse
Conformément à la déclaration commune du séminaire islamo chrétien tenu à Rome en novembre 2008 présidé par le cardinal Tauran, il serait judicieux de prendre au mot les responsables musulmans partisans d’un tel dialogue. Leurs partenaires chrétiens pourraient les inciter utilement à adresser, sous peine de se déjuger, une lettre collective aux diverses autorités des pays musulmans, notamment, la grande université d’El Azhar au Caire. Cette missive demanderait formellement: le respect de la liberté religieuse et de croyance sans l’accusation infâmante d’apostasie qui signe l’arrêt de mort ; la libre faculté d’édifier des églises avec interdiction formelle de les profaner ou de les détruire sous peine de compensation financière ; une représentation adéquate dans toutes les institutions ou instances publiques.
Cette action ouverte permettrait de vérifier le bien fondé de tels dialogues ou rencontres permettant peut-être de relâcher l’étreinte mortelle pesant sur les chrétiens d’Orient, d’Algérie ou d’ailleurs peinant sous le joug islamique lequel est loin d’être « léger »
En outre, ne serait-ce pas conforme à la nouvelle religion occidentale des fameux « droits de l’homme » configurés selon des géométries variables ?

Cette position formelle des responsables musulmans en Europe serait un premier pas montrant leur sincérité et leur désir d’œuvrer dans la voie de la réciprocité religieuse réclamée par Benoît XVI.

Pour assurer le respect de ces engagements, il pourrait se créer un observatoire européen regroupant des parlementaires, des hommes politiques et des ONG impliquées dans cette œuvre de réciprocité pour en surveiller l’application et au besoin faire pression pour moduler l’aide financière en fonction du respect de ces obligations.

Pour mémoire, l’Egypte a reçu d’Euromede plus de 33 milliards d’euros entre 2002 et 2006 sans compter les autres financements bilatéraux et internationaux comme ceux du club de Paris.

Tels pourraient être les fruits possibles de ces rencontres si elles s’avéraient sincères ; car «  Celui qui agit selon la vérité vient à la lumière de telle sorte que ses œuvres soient reconnues comme des œuvres de Dieu » (Jean 3,21).

À défaut « d’une œuvre de Dieu » ces dialogues stériles pourraient faire croire à de la duplicité ou Taquiya. Cette pratique islamique est couramment pratiquée dans un environnement majoritairement étranger à l’Oumma surtout en période de trêve (El Solh) appliquée unilatéralement à l’Europe même à son insu.

Pierre Eïd

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