Thomas en Chine la conférence

Les connaissances des traditions araméennes ont amené notre ami Pierre Perrier, qui est un des plus grands connaisseurs de l’araméen du 1er siècle, à confronter ce qu’elles disaient à propos de l’apôtre Thomas aux documents archéologiques et aux chroniques chinoises, que Xavier Walter connaît bien. Le résultat est inattendu. On savait que saint Thomas avait évangélisé le Kérala, au sud de l’Inde ; il est mort et enterré à Méliapouram (Millipore, qui était le port indien pour la Chine à cette époque, aujourd’hui Madras-Chennay. En 232, les reliques de saint Thomas furent volées par un marchand dans la tombe et amenées à Edesse (où les actes de Thomas furent écrits en syriaque). On avait oublié quelque peu que son projet initial avait été d’aller en Chine, ce qui s’avérait quasiment impossible dans les années 50-90 par voie de terre (c’est-à-dire jusqu’à ce que l’Empereur de Chine sécurise la route à nouveau en la parsemant de postes de garde).

Il avait donc pris la voie maritime traditionnelle, qui faisait le tour de l’Inde puis de la Malaisie. Mais l’accueil des communautés juives des ports du Kérala et ensuite celle des populations malabar et malankar fit qu’il s’y arrêta. Ce sont les chroniques chinoises qui nous permettent de comprendre pourquoi saint Thomas se rendit néanmoins en Chine, à laquelle il consacra trois années (de 65 à 68) : le fait déterminant avait été un songe prémonitoire de l’empereur Ming-Di qui précéda d’un an le moment où il reçut l’apôtre Thomas venant de l’Inde du sud. C’est cette histoire extraordinaire que ce livre invite à découvrir, une histoire attestée par des sculptures nombreuses, connues depuis peu (dont les deux plus importantes sont visibles sur des sites touristiques en chinois – on trouve parfois d’autres sur des sites en anglais, dont Christian Designs Found in Tomb Stones of Eastern Han Dynasty).

Regarder la conférence de Pierre Perrier donnée lors de notre session d’été (2008).

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