Recensions : études exégétiques

  • Le style oral rythmique et mnémotechnique chez les verbomoteurs (1925) : Marcel Jousse
  • Quand la Parole prend corps – Découvrir les récitatifs bibliques : Davienne Pierre et de Lalaubie Marie-Dominique
  • Manuel de Soureth – Initiation à l’araméen d’aujourd’hui, parlé et écrit : Professeur Bruno Poizat avec la collaboration de Joseph Alichoran et Yohanan Binouissa.
  • L’évangile de Luc et les Actes des Apôtres selon le Codex Bezae Cantabrigiensis : Sylvie Chabert d’Hyères
  • L’Évangile en araméen – Traduction de la Peshitta et commentaire : Monseigneur Alichoran
  • Le maître du shabbat : Jean-François Froger
  • Les chevaliers de l’Apocalypse : Réponse aux documentaires antichrétiens : Jean-Marie Salamito

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Études de psychologie linguistique.

Le style oral rythmique et mnémotechnique chez les verbomoteurs

Ouvrage disponible en intégralité à cette adresse : http://classiques.uqac.ca/classiques/jousse_marcel/Style_oral_verbo_moteurs/style_oral.html

_________La Psychologie expérimentale commence à prendre contact avec l’Ethnographie, la Linguistique et la Phonétique expérimentale. Dans des réunions de techniciens, comme celles de la Société de Philosophie, MM. Brunot, Delacroix, G. Dumas, Pierre Janet, Lévy-Bruhl, Mauss, Meillet, Pernot, Piéron, Vendryes échangent leurs idées sur un même sujet. Des travaux de synthèse, comme le Cours magistral sur le Langage et la Pensée, professé ces deux dernières années en Sorbonne, rapprochent les conclusions de ces spécialistes. Le temps semble venu de chercher à envisager certains problèmes complexes sous un jour moins réduit.
________Laplace a dit : « Les découvertes consistent en des rapprochements d’idées susceptibles de se joindre et qui étaient isolées jusqu’alors. »
________Le présent fascicule rapprochera simplement des textes de spécialistes, mais en se permettant d’y introduire, entre crochets [ ], une terminologie unique, indispensable à la clarté de l’ensemble, sans pourtant trahir la pensée des auteurs. Ces citations voudraient être comme l’esquisse, aussi impersonnelle que possible, des études de Psychologie expérimentale et ethnique que nous poursuivons depuis dix-huit ans. Nos recherches ont porté sur la Mémoire verbo-motrice rythmique, sur ce que notre Professeur au Collège de France, M. le Dr Pierre Janet, appellerait la Psychologie de la Récitation.
________Il va de soi que ce rudimentaire classement de faits n’a aucune visée métaphy-sique. Contents de fournir aux philosophes et aux psychologues des matériaux qu’ils pourront utiliser de diverses manières sur le terrain spéculatif, nous nous sommes bornés à faire un essai de synthèse des données positives d’expérience sur le Style oral, et des interprétations d’ordre exclusivement scientifique qu’en ont proposées les spécialistes en Linguistique et les maîtres en Psychologie et en Phonétique expérimentales. Nous laissons aux philosophes le soin, d’interpréter les faits que nous leur livrons et d’en tirer parti dans l’étude de la mémoire et surtout des rapports du langage avec la pensée abstraite pure. Et tout de même nous laissons aux savants dont nous invoquerons le témoignage, les vues philosophiques purement phénoménistes ou évolutionnistes qu’ils pourraient entretenir par devers eux et que nous ne saurions évidemment faire nôtres. Nous avons délibérément exclu de notre perspective toute étude ou conclusion, métaphysique et critique, qui dépasserait le domaine des faits et celui des applications à la Psychologie linguistique. Nous osons espérer que le lecteur ne nous fera pas un reproche de ne pas trouver dans cette étude ce que nous n’avons pas voulu y mettre.

________Nous avons cru bon de faire paraître, avant l’ouvrage définitif, un conspectus général de notre méthode psycho-physiologique. Les maîtres, dont nous venons de citer les noms et à qui nous devons tant, pourront. ainsi nous aider de leurs lumières et de leurs conseils, avec plus de précision encore, dans les diverses techniques où nous avons à leur emprunter des faits et des lois. La Science s’est faite, de nos jours, tellement complexe que, pour y pousser une pointe sur une zone neuve, il nous faut ce qu’il nous a fallu sur les champs de bataille modernes : la liaison des armes.

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Quand la Parole prend corps

Découvrir les récitatifs bibliques

Davienne Pierre et de Lalaubie Marie-Dominique

Editions de l’Atelier / Lumen Vitae, novembre 2009, 19 €.

« Jésus n’a rien écrit. Lui, la Parole faite chair, a pensé que des corps, des cœurs et des intelligences humaines pouvaient recevoir, garder et transmettre une Parole divine, une Parole éternelle ».

Ainsi s’exprime Mgr Barbarin dans la préface. Cet ouvrage est un guide formidable pour comprendre facilement ce que sont les récitatifs bibliques.

« Apprendre par coeur », « découvrir la tradition orale », « à l’école des apôtres et du rabbi Yéshoua », « répéter 101 fois », « faire des gestes »,

« rythmo-mélodier », « méditer avec le corps et le coeur »… tous ces termes, certains les connaissent et les ont déjà expérimenté concrètement, mais

pour d’autres, cela reste quelque peu obscur voire suspect.

Pierre Davienne et Marie-Dominique de Lalaubie comblent une grande lacune en nous offrant un guide parfaitement accessible pour le grand public.

Accompagné d’un DVD de grande qualité, tout est là pour nous initier à la pratique du récitatif biblique : textes traduits, explications des termes difficiles, descriptions des gestes, schémas, notes de musique, commentaires et suggestions… rien ne manque pour se lancer.

35 récitatifs, tirés de l’Evangile et de l’Apocalypse mais aussi de textes-clefs de la Bible sont là pour illustrer la diversité de cette approche d’incorporation de la Parole divine, redécouverte par le jésuite Marcel Jousse au XXe siècle.

Que cela soit un premier pas pour beaucoup vers d’autres extraits de la Parole de Dieu, mémorisés selon les « colliers » oraux complets, mis au point par les Apôtres, où chaque texte est appellé une « perle ». Et puis jusqu’à la découverte de ces récitatifs en araméen même, langue du Christ, tels nos chercheurs Pierre Perrier et Frédéric Guigain.

Pour en savoir plus, aller sur ce site.

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Manuel de Soureth

Initiation à l’araméen d’aujourd’hui, parlé et écrit
Professeur Bruno POIZAT, avec la collaboration de Joseph ALICHORAN et Yohanan BINOUISSA.

Editions Geuthner,Paris, 300 pages, 42 €

Manuel d’apprentissage en autodidacte du soureth, l’araméen contemporain tel que les juifs et les chrétiens, du sud-est de la Turquie, du nord-ouest de l’Iran et du nord de l’Irak le parlent.

Contient des leçons, des exercices, des choix de textes, ainsi que des transcriptions signe par signe de l’alphabet syriaque et un lexique bilingue.
Pour faire connaissance avec les chrétiens chaldéens, allez voir http://www.mission-chaldeenne.org/

Pour commander l’ouvrage, aller sur Decitre ou La Procure.

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Codex de Bèze : une traduction partielle disponible
L’EVANGILE DE LUC ET LES ACTES DES APÔTRES

SELON LE CODEX BEZAE CANTABRIGIENSIS

Sylvie Chabert d’Hyères

Editions l’Harmattan

On ne dira jamais assez que le Codex de Bèze, l’un des meilleurs témoins antiques du Nouveau Testament reste trop sous-estimé par la critique internationale, et ce, à cause de son étrangeté. Il constitue presque une catégorie à lui tout seul tant ses variantes sont parfois déroutantes. Pourtant, son antiquité ne fait aucun doute. Le colloque de Lunel, en 1994 a établi, et ce, grâce au travail de Christian-Bernard Amphoux que le Codex Bezae est bien le plus ancien témoin grec des Evangiles / Actes des Apôtres.

Sylvie Chabert d’Hyères, historienne de l’art s’est consacrée depuis des années à  l’étude de ce manuscrit D05.

Sans adhérer toutefois à l’ensemble de ses conclusions présentées sur son site internet, on ne peut que se réjouir d’un travail qui relance l’étude sur ce vieil évangéliaire d’Irénée de Lyon et souhaiter une traduction des trois évangiles manquants.

A propos du Codex de Bèze, consulter également notre article EEChO : Comparaison entre le manuscrit D05 dit « de Bèze » et la Pešitta araméenne

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L’Évangile en araméen

Traduction de la Peshitta et commentaire

Monseigneur Alichoran

Présentation de Claire Mazas avec la collaboration de Pierre Scheffer, s.j.
Avant-Propos du Père Bernard Dupuy, o.p.

Spiritualité Orientale, n°80. Abbaye de Bellefontaine

La première partie de cet ouvrage nous fait découvrir l’Eglise chaldéenne, son histoire, sa langue, et les lieux où elle est quotidiennement pratiquée.

Avec un petit groupe de travail, Monseigneur Alichoran, de langue natale araméenne, a recherché les sources sémitiques des évangiles, et en a souligné la portée de la particularité de leur oralité.
Ainsi, ils ont traduit et commenté le Sermon sur la Montagne (Matthieu 5 -7).

Cette carte, tirée du livre, nous permet de réaliser qu’au-delà de l’Eglise d’Occident que nous connaissons bien, a existé très tôt et pendant des siècles une Eglise extrêmement vaste dont nous n’avons pas idée :

Mgr Francis Youssef Alichoran est né en 1928 en Turquie du sud Est et a vécu toute son enfance dans une communauté chaldéenne catholique du nord de l’Irak. Imprégné de la liturgie par son père qui est curé, et ayant pour langue maternelle le soureth, néo-araméen, il est entré à 14 ans au séminaire syro-chaldéen saint Jean de Mossoul en Irak. Il s’est passionné pour l’étude de la Bible. Prêtre en 1954 à Mossoul, professeur, curé, chorévèque puis à partir de 1972, il est devenu vicaire patriarcal chaldéen en France. Il meurt en 1987.

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Le maître du shabbat

Jean-François FROGER

Editions Grégoriennes

________Jean-François Froger, exégète et écrivain sur la fonction symbolique aussi bien qu’en physique fondamentale et en logique, nous rappelle que le shabbat, c’est d’abord l’interdit du travail. Or, le travail, nous dit-il, c’est toujours l’instrumentalisation du corps. Même en faisant peu de choses (boire un verre d’eau, traverser une pièce), on instrumentalise son corps et donc on travaille. Or, en quoi consiste le shabbat ? En l’interdit du travail. Et l’interdit du travail, c’est la sacralisation du corps, donc la possibilité de connaître Dieu.

________Pourquoi vouloir préserver le dimanche ? Pour avoir du temps en famille, pour se reposer ? Certes, tout le monde peut le souhaiter, mais s’il y avait plus. ? S’il en allait de la dignité même de l’homme

_______ L’institution du shabbat est divine. Et à quoi sert-elle ? A libérer l’homme. De quoi ? De son esclavage perpétuel.
_______Dans son livre, le Maître du Shabbat, Jean-François Froger revient sur la querelle entre le rabbin Jacob Neusner et le pape Benoît XVI. La question est de savoir si Jésus demande à ses disciples de transgresser le shabbat. L’explication est passionnante.
________Quelle est l’origine du cycle de la semaine (en 7 jours) ? C’est un décompte révélé à Moïse. Il n’y a pas d’éléments extérieurs, dans le monde sensible qui puisse justifier un tel décompte. Le décompte le plus naturel d’un cycle est celui basé sur le chiffre 6 (car un cercle se divise naturellement par 6, il suffit de prendre son rayon et de le reporter 6 fois). Il faut alors venir à l’évidence que le 7ème jour, tel que décrit dans la Genèse, n’est pas un jour, c’est une institution rituelle.

________Qu’en est-il de l’habitude qui fait oublier que le 7ème jour est un jour pour sortir du cycle ? Le seul moyen d’y échapper est de comprendre ce que l’on fait. Tout le problème est là : il faut comprendre notre foi. Jésus ne dit pas autre chose dans la parabole du grain qui tombe sur le bord du chemin et celui qui tombe dans la bonne terre.
________Sur ce sujet, à lire aussi, l’ouvrage de Gaspard-Marie Janvier : Le Dernier dimanche (Mille et une nuits 2009)

________Voir également la déclaration des évêques de France.

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Les chevaliers de l’Apocalypse :
Réponse aux documentaires antichrétiens

Jean-Marie Salamito

Editions Lethielleux / DDB – Février 2009

________Après le succès de la série télévisée Corpus Christi de Jérôme Prieur et Gérard Mordillat, et des livres qui ont suivi comme « Jésus contre Jésus » et « Jésus après Jésus », les deux même auteurs récidivent avec une nouvelle série et un ouvrage consacré aux premiers siècles du christianisme et à l’Apocalyse. Pour eux, le « christianisme » comme système aurait gagné en trahissant Jésus, préférant installer l’Eglise, en lien avec le pouvoir de l’époque, plutôt que le Royaume et l’esprit évangélique.

________Mais que penser de tout cela ? Quelle est la portée d’une telle affirmation ? Comment le grand public peut-il s’y retrouver ?

________Dans cet essai vif et argumenté, l’historien Jean-Marie Salamito propose une mise au point vigoureuse pour répondre aux propos de Messieurs Prieur et Mordillat. Il s’agit pour lui d’objectivité historique : tout en décortiquant la méthode des auteurs, au plan télévisuel d’abord puis dans leur ouvrage, il revient sur les points les plus controversés : les liens des chrétiens avec le pouvoir romain, la question de l’antisémitisme, l’utilisation d’auteurs comme Loisy, la question des sources…Car il existe bel et bien un « noyau dur » de l’histoire du christianisme qu’il faut distinguer d’hypothèses fantaisistes ou tout simplement… antichrétiennes.

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