Quelques actualités islamologiques

  • Le coran en latin de Pierre le Vénérable, dit aussi de Robert de Ketton (1143), est enfin disponible sur le web : https://archive.org/details/CoranBibliander/page/n35.
    « Bibliander » est le nom de l’imprimeur très scrupuleux de 1550, et voici la première page du texte.

Mieux encore, on le trouve en parallèle avec des éditions en d’autres langues sur le site de l’Ihrim : http://corpus.ihrim.huma-num.fr/coran12-21/fr/sourates/s1. Le Coran de Petrus Venerabilis, qui s’appuie sur un texte arabe du VIIIe ou du IXe siècle, devient donc un objet aisé d’étude. Répartissant le texte sur 124 sourates au lieu de 114, il présente surtout des différences textuelles significatives (la synthèse Le messie et son prophète de Edouard-M. Gallez en a présenté quelques-unes en 2005). Espérons que les chercheurs qui utiliseront cet outil pourront s’exprimer et être entendus.

« Un grand nombre de détracteurs musulmans persiste à nier l’évidence des acquis de la recherche historique, de ses découvertes nouvelles. Celles-ci invalident désormais et sans le moindre doute possible le substrat de la tradition musulmane dont les grandes lignes prévalaient naguère dans les milieux scientifiques. Ces découvertes semblent inacceptables pour ceux qui font prédominer leur foi – ou leur fantasme – sur la réalité que la science a mise au jour. Ils s’enferment donc dans des stratégies de déni, de contestation de leur valeur scientifique, de moralisation des débats, attaquant les messagers pour s’épargner de considérer les messages. »

Parmi ses publications : Les schismes dans l’Islam, introduction à une étude de la religion islamique.

  • Sur ces mêmes questions : Maurice Saliba, L’Islam mis à nu par les siens – Anthologie d’auteurs arabophones post 2001, préface du Père égyptien Henri Boulad, septembre 2019.

Extraits de la préface : « L’islam mis à nu par les siens … [est à] considérer comme un des compendiums les plus complets et les plus succincts sur ce que les musulmans éclairés et les apostats de l’islam pensent et disent de leur religion. D’une parfaite objectivité, ce recueil de témoignages ne présente que des faits, rien que des faits ; des citations, rien que des citations. Mais c’est aussi un brûlot, une complainte et un cri de désespérance.

Voici enfin des musulmans ou ex-musulmans – dont certains étaient Frères musulmans ou des wahhabites – d’une honnêteté et d’un courage singuliers pour dénoncer les abominations commises au nom des textes fondateurs de l’islam. On sent chez eux un ras-le-bol, un refus de persister dans l’erreur et le mensonge. »
___________Henri Boulad s.j.

  • Un film algérien qui mérite d’être vu : Papicha

Film de Mounia Meddour, dont la présentation à Alger le 21 septembre dernier a été annulée par les autorités.
Dans l’Algérie des années 90, l’héroïne, Nedjma surnommée Papicha (jouée par Lyna Khoudri) affronte les menaces de groupes armés. Malgré le danger ‒ des assassinats sont commis à tout instant ‒, à 18 ans, elle organise un défilé de mode. Celui-ci se passe dans sa fac et sublime la beauté de ses contemporaines avec des fringues conçues sans voiles ni tabous.
Bande annonce : www.youtube.com/watch?v=oRmiR64_sZs.

  • Un livre :

Dans Comment j’ai sauvé mes enfants (Calmann-Lévy, 2016), Nadia Remadna dénonce l’abandon des principes républicains dans les banlieues et le maintien de la population immigrée dans leur culture d’origine, empêchant ainsi leur intégration. Récemment, elle accuse certains politiques de radicaliser sciemment les jeunes de banlieue. Hélas, c’est ce que font les médias depuis plus de vingt ans…

  • Pourquoi une telle complaisance envers l’islamisme ?

On parle parfois de clientélisme électoral, mais cette raison est marginale. Jean-Pierre Marongiu verse une pièce capitale au dossier, la corruption généralisée : Inqarcéré, éd. Nouveaux auteurs, 2019.

Emprisonné durant 4 ans et 10 mois dans les abominables prisons du Qatar, Jean-Pierre Marongiu, ancien chef d’entreprise, a été lâché par la diplomatie française jusqu’au jour où celle-ci a appris qu’il fréquentait en prison ‒ contre son gré ‒ les pires islamistes qataris revenus de Syrie, eux-mêmes emprisonnés suite à un revirement partiel de la politique du Sultan qatari. Comme il l’explique sur https://www.youtube.com/watch?v=haf_5aYkj_4, « Les politiques refusent de s’attaquer au problème du Qatar : ils reviennent tous les valises chargées de billets de ce pays ». La puissance de l’islamisme en Europe tient au fait que les Etats qui le commanditent arrosent l’élite politique occidentale depuis près de 30 ans, et c’est également à cette conclusion qu’arrive Nicolas Beau, auteur du Vilain petit Qatar, qui n’a pas eu droit aux médias comme Christian Chesnot et Georges Malbrunot, auteurs de Nos très chers émirs. Il explique que leur enquête ne lève qu’un “petit coin de voile sur la capacité de corruption des Qataris” et que, en fin de compte, “c’est un livre de chantage extrêmement bien fait auprès des politiques français pour leur rappeler qu’avec le Qatar il faut qu’ils sachent se souvenir des petits et grands cadeaux qu’ils ont pu recevoir.”
Voir aussi cet article de mediapart.

 Jean-Paul Gourévitch, L’islamo-business, vivier du terrorisme, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2016.
Deux réalités complémentaires : ♦ d’une part le financement de l’islamisme radical par les revenus de l’économie informelle (taxes, confiscations, racket, pillages, trafics, rançons, esclavage sexuel) et par le détournement de procédures en vigueur dans le monde musulman (jizya, zokat, sadaqah, hawala), ce qui représente plus de 1000 milliards de dollars par an ;
♦ d’autre part les méthodes de recrutement des candidats terroristes et leur parcours, qui commence par la fraude et la délinquance, se poursuit par la réhabilitation grâce à l’islam et s’achève par le choix ultime de la posture du héros, voire du martyr.
La France abrite entre 8 et 9 millions de musulmans, dont 3,5 millions de pratiquants et plus d’une centaine de milliers d’islamistes radicaux, dont environ 10 000 activistes. Que sera l’avenir ?

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5 thoughts on “Quelques actualités islamologiques

  • 12 novembre 2019 at 11 h 28 min
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    Les 124 sourates correspondent-elles à un agencement différent des versets ou à des contenus supplémentaires ? A priori, le nombre de versets est le même, c’est juste leur assemblage qui est différent, est-ce bien cela ?
    Selon Pierre Perrier, le nombre de sourates (114) correspond à un nombre dans le calendrier liturgique synagogal (52 sabbats, + 5 fêtes, fois deux). On le retrouve également dans l’évangile de Thomas selon lui et ce serait lié.

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    • 13 novembre 2019 at 11 h 27 min
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      C’est bien cela : les premières sourates sont découpées en plusieurs parties, ensuite les découpages correspondent.

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  • 15 novembre 2019 at 12 h 36 min
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    Merci beaucoup pour cette précision. Il sera intéressant de voir si cette décomposition en 124 sourates et si les « différences textuelles significatives » se retrouvent ailleurs. Cela signifierait que Pierre le Vénérable a eu accès à une version plus ancienne du Coran où peut-être que l’origine judéo-nazaréenne de l’idéologie coranique et où la proximité linguitstique avec l’araméen est encore plus marquée et visible.

    Quant au chiffre de 124 sourates, s’il était plus confirmé, cela signifierait que la mise en correspondance des sourates et du calendrier synagogal des sabbats et fêtes religieuses ne se ferait pas de façon évidente même si c’est une piste intéressante si à la base le Coran est un lectionnaire. Peut-être en était-ce un à l’origine mais le texte a été tellement trafiqué et complété, les passages mélangés pour qu’on en puisse retrouver les auteurs (nombreux si on en croit la théorie des codes), qu’il est difficile à reconstituer. Mais c’est un travail crucial d’isoler les auteurs différents et les ajouts.

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  • 17 novembre 2019 at 20 h 30 min
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    Il serait aussi intéressant de savoir ce qu’il faut penser du Coran des historiens paru aux éditions du Cerf.

    Et notamment si l’origine judéo-nazaréenne de l’idéologie islamique et la proximité linguistique avec l’araméen des textes coraniques anciens (ou encore l’impossibilité du site de la Mecque) commencent à être connus et reconnus dans des milieux scientifiques de plus en plus larges (et pas seulement chez quelques spécialistes hélas peu relayés voire censurés par complaisance coupable pour l’islamisme de plus en plus puissant en Europe).

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  • 19 novembre 2019 at 23 h 23 min
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    Il me semblerait très utile que les deux livres d’Odon Lafontaine sur l’islam soient regroupés en un seul livre publié par un éditeur de renom, pour assurer une large diffusion auprès du grand public des découvertes récentes de l’archéologie, de la linguistique et de l’exégèse sur les véritables origines de l’islam et sur les erreurs d’interprétation accumulées au fil des siècles…
    Merci !!!

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