Le « Triangle du Salut » , clé pour aujourd’hui ?

« Triangle du salut » et manipulations totalitaires

mise à jour 2023

__On connaît le triangle dit « de Karpman » qui décrit le jeu pervers entre bourreau, sauveur, victime – la victime devenant à son tour bourreau et/ou sauveur, ou le bourreau jouant la victime et au sauveur, etc. Il a servi à beaucoup de sociologues tels que Anne Bilheran pour décrire des relations perverses au travail, mais tous reconnaissent que cela concerne tous les milieux ou même à la société entière. Le pouvoir politique lui-même, encadré par des sociétés de conseils en manipulations, a recours systématiquement à ce « triangle » en créant de graves problèmes dans la vie sociale ou en plaçant les gens devant des menaces durables (réelles ou imaginaires), puis en se posant en sauveur de ces mêmes problèmes ou menaces (et allant jusqu’à des formes de terrorisme d’Etat). Il y a aussi les groupes plus ou moins communautaristes (ou ceux qui les manipulent) qui se posent en victimes de la société pour réclamer des droits qui les avantageront et/ou restreindront ceux des autres, au nom de la réparation d’une injustice passée ou présente (là aussi réelle ou imaginaire). ces phénomènes relèvent également de l’analyse du triangle de Karpman.

__ Mais comment de tels procédés manipulatoires abusent-ils tant d’esprits ? Certes, ils font appel à des ressorts de la psychologie humaine, dans deux directions normalement antagonistes : d’une part le niveau primitif de la terreur de mourir, et d’autre part celui de la solidarité où l’être humain est capable de sacrifier sa vie pour la cité, ou pour une cause qu’il croit juste, ou pour sauver la vie d’autrui. Cependant, le jeu décrit par le triangle de Karpman ne s’applique pas aux sociétés antiques ou traditionnelles, il suppose un ressort beaucoup plus profond et un cadre nouveau : la victimisation. Et un triangle beaucoup plus insidieux.

__ Quel est l’intérêt de se poser en victime(s) ? Culpabiliser autrui. Mais au nom de quoi l’humanité devrait-elle se sentir coupable ? Un tel jeu ne pourrait pas exister si d’abord n’était apparue la possibilité d’être libéré du mal par un sauveur – Jésus – qui est innocent du Mal ! Comme innocent, il a le droit d’être le Juge universel et de régner sur les autres (pour leur bien), ce qui est évidemment la raison pour laquelle on se pose en victime(s) innocente(s) :

  Sauveur
    ↗            
  Mal (péché)     ⇐⇒     Remède

__ Les ressorts psychologiques profonds mis à jour ainsi par le christianisme sont terribles, car si un remède existe au Mal, c’est criminel de ne pas y avoir recours : hors de la perspective chrétienne, ces ressorts sont des bombes à retardement ! Car alors, il devient criminel de s’opposer au(x) Sauveur(s) ayant pris la place du Christ et détenantt ou voulant le pouvoir. Et innombrables sont les victimes de ces sauveurs-bourreaux-oppresseurs déguisés en victimes (innocentes) de ceux qu’ils oppriment, spolient ou tuent. Le dominateur pervers est devenu le Saint. Cette abominable dénaturation post-chrétienne de la Révélation est comme un diable qui serait sorti de sa boîte, il se présente selon les deux types de dénaturation :

  • le messianisme-collectivisme :

  Sauveurs-justiciers
(défenseurs des victimes)
    ↗            
Mal social____⇐⇒____Remède
__(oppressions)   (éliminer les oppresseurs)

  • le spritualisme-individualisme :

 Sauveurs initiés
(qui donnent un sur-être)
    ↗            
Mal intérieur (limites           Remède (un pouvoir
à faire disparaître)      ⇐⇒                 intérieur)

__ La haine et/ou la perversion se cachent ainsi aisément derrière une présumée valeur morale, garante du bien de tous et de chacun. Au besoin, ces nouveaux moralisateurs utiliseront le terrorisme – tous les moyens étant déclarés bons. Jésus avait annoncé que des faux prophètes et des faux Messies viendraient après lui (Mt 24,24).

__ L’Église, à chaque génération, est amenée à lutter contre ces terribles contrefaçons du salut, à l’extérieur (la culture et la société) et aussi à l’intérieur car elle peut en être constamment contaminée. C’est si facile de prétendre agir au nom du Sauveur sans écouter ni sa Parole ni son Esprit : on en vient bientôt à prendre subtilement sa place. Dans l’Église, l’image de « l’épouse du Christ » prévient un tel glissement : l’épouse ne prend pas la place de l’Époux.

__ Cependant, les choses ne sont jamais simples. Prenons l’exemple de l’écologisme. La pollution de la terre est une terrible réalité. Depuis 1950, près de la moitié de la masse des insectes a disparu, ce qui est dramatique notamment pour l’avenir des cultures. En 1970 on comptait aux USA un enfant autiste sur cent mille, aujourd’hui un sur 44 ; demain un sur deux ? Des empoisonnements en sont manifestement la cause, mais peut-être pas ceux de la pollution environnementale. Ceux-ci, en tout cas, résultent de la corruption générée par les entreprises multinationales, laissées libres d’agir selon leurs seuls objectifs financiers. En 2009, Benoît XVI avait dénoncé ce couple mortifère « privatisation des profits – socialisation des coûts » dans Caritas in Veritate, ce que Laudato Si a repris tel quel en 2015 au n°195. De ces vraies catastrophes et de leurs causes, le discours écologiste parle bien peu.

__ Là où cela dérape, c’est quand l’écologue se présent comme sauveur, proposant la « terre -mère» à la vénération de tous, et donnant à cette nouvelle déesse (victime) des « droits » opposables à ceux des pauvres humains, déclarés coupables de la pollution. Cette déesse réclame des sacrifices humains : « Il faut sauver la planète » ‒ au sens de de supprimer une bonne partie de la population mondiale présumée responsable de la pollution et du réchauffement climatique. En 2010, un de ces nouveaux gourous, Bill Gates, s’est vanté de réduire la population de 10 à 15% grâce à ses vaccins (sans préciser comment), ce qui est peu par rapport aux 90% de réduction préconisée par les « guidelines stones » de Géorgie (USA, mystérieusement détruites en 2022). Des gens comme Gates se posent en sauveurs de l’humanité.

__ Au demeurant, ses vaccins étaient proposés comme LE remède, et les enfants y ont été sacrifiés y ont été sacrifiés : le professeur J.F. Toussaint a vu une analogie avec les jeunes que les chefs incas immolaient à leurs divinités (CNews, 15-01). Et il faudrait parler aussi des famines générées dans nombre de pays par les mesures prises au nom de ce même culte sanitaire du sauveur. Lénine n’avait pas hésité à écrire que « si, pour l’œuvre du communisme, il nous fallait exterminer les neuf dixièmes de la population, nous ne devrions pas reculer devant ces sacrifices » (Œuvres complètes, t. II, p. 702).

__ La victimisation est le socle de ces faux saluts promus par des pseudo-défenseurs purs et innocents de victimes présumées (la « victime » pouvant être également la terre ou le climat…). Il est facile de se dire « victime » avec plus ou moins de vérité – les gens de Black Life matters sont même payés pour cela. Mais en vérité, c’est moins des autres que nous sommes victimes, que du Mal ! Et nous y avons notre part : nul ne peut se dire innocent. A l’emprise du Mal (et du péché), Jésus a proposé le remède, à l’intérieur de notre condition humaine marquée par tant d’épreuves. Aux nouveaux maux présumés, les nouveaux sauveurs proposent aussi des remèdes. Ces nouveaux maux, qui définissent les nouveaux péchés, sont très bien définis par le « wokisme » qui nous vient des USA : ne pas être vacciné, être discriminant (en matière de race – un mot désormais interdit – mais aussi de sexe, d’homo- ou trans-sexualité, de spécisme c’est-à-dire à l’égard des animaux :  préférer les humains aux animaux est le dernier nouveau péché) et émettre du CO2. Tous ces péchés abominables ont leurs « story telling » médiatiques ‒ des contes pour adultes ‒, comme leurs groupes de pression, derrière lesquels on trouve les intérêts des nouveaux sauveurs du monde – Follow the money.

__ Cui bono. Parce que les revendications victimaires sapent les liens familiaux, sociaux, culturels ou nationaux ainsi que l’identité sexuelle ou tout simplement humaine, que resterait-il une fois détruits tous ces liens et ces fondements de l’identité humaine ? Des rapports économiques, des relations d’argent. Et donc un monde dont les détenteurs de fortunes inimaginables deviendraient alors les maîtres.

__ L’enjeu de foi est tout aussi fondamental que celui de la survie de l’humanité, dont une (bonne) partie est déclarée « inutile » par les promoteurs du « Great Reset ». De plus en plus d’hommes et de femmes en prennent conscience aujourd’hui de par le monde ; ils comprennent qu’ils ne sont pas concurrents les uns des autres, au jeu toujours perdant de la finance, mais que leurs véritables intérêts convergent. Ces convergences doivent être mises en lumière, et elles commencent par le combat intérieur, spirituel, contre la corruption et le mensonge. Mais c’est clairement dans la lumière de la Révélation d’un Dieu sauveur que ces enjeux apparaissent vraiment.

Edouard-Marie Gallez

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9 thoughts on “Le « Triangle du Salut » , clé pour aujourd’hui ?

  • 2 février 2021 at 21 h 58 min
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    On aimerait que tous les prêtres, évêques et cardinaux lisent ce texte mais aussi les fidèles ! Il faudrait le diffuser largement. La dimension manipulatoire du discours politico-médiatique sur la « crise sanitaire » n’est pas assez connue, méditée, mise en perspective.

    Merci.

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  • 4 février 2021 at 16 h 51 min
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    Merci au Père Gallez pour cette clé de compréhension des événements socio-économiques mondialistes auxquels nous sommes confrontés.
    Elle ouvre la boite noire d’un projet dans lequel deux alliés objectifs, dont l’un est le jouet de l’autre sans le savoir, poursuivent un même objectif: déraciner l’homme de la dignité de sa Nature Humaine pour en faire une sorte d’esclave consommateur d’une part , et un zombi matérialiste redevenu païen d’autre part .
    Cette même Nature humaine que Jésus Christ a voulu relever, dans son intégrité il y a 2000 ans en l’assumant dans sa propre personne.

    Hélas, la personne de Jésus Christ a été remplacée par une interprétation de sa personne. Cette dérive est parfaitement mise em évidence avec la Clé proposée par le Père Gallez.
    Mais elle permet d’entrevoir une solution évidente: remettre la personne du Christ au centre de la vie et éliminer (presque) toutes les interprétations. Si nous savons pas le faire, je pense qu’il n’y aura pas de solution au désastre qui s’annonce.

    Mais alors vient une question douloureuse pour certains: Comment remettre le Christ au centre de l’Eglise Vaticane? Est-ce encore possible? Est-ce le meilleur chemin pour contrer ce qui s’annonce?

    Je ne connais pas la réponse, ayant encore en tête le passionnant livre de Jean Raspail – l’anneau du pêcheur – qui nous plonge dans les arcanes de la papauté en débâcle il y a quelques siècles. Cependant nous savons que toute dérive d’un système n’arrive par hasard, mais est toujours le fruit d’interférences étrangères “mauvaises” qui ont pénétré le cœur du système. Il est donc probable, que s’il y a renouveau, ce sera a partir d’initiatives de communautés de bases catholiques, telles eecho.fr fusse au prix de conflits mitraux et canoniques. Donc il y a encore de l’espoir dans un futur, difficile mais passionnant…

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  • 4 février 2021 at 19 h 38 min
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    Pour rappel, l’idée qu’une personne en bonne santé puisse être un vecteur de contagion est une invention diabolique et une absurdité médicale. L’autre devient alors un ennemi porteur de mort potentielle.
    Ce mensonge colossal, trop de gens y croient encore. Il n’y a jamais eu d’augmentation des « cas » et encore moins de gens malades à la suite de grandes réunions de protestation, comme presque un million de personnes à Berlin. C’est médicalement une question réglée.
    Mais il s’agit d’une croyance : nous sommes dans le domaine d’une « religion dévoyée »…

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  • 5 février 2021 at 13 h 45 min
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    Qui manipule qui dans ces échanges? et si cette crise nous conduisait vers plus de silence et d’intériorité, plus de vie de famille, plus de sobriété, plus de solidarité, plus de temps pour prier , plus de recherche de rencontre avec le Dieu vivant, pourquoi ne serait-ce pas aussi une vraie occasion de renouveau…je ne suis donc pas si pessimiste et en plus j’aime le pape François et prie pour lui. Mais bon, dans mon pays la crise est sans doute traitée avec plus d’humanité, je ne sais. Par ailleurs , avec toute mon amitié bien sincère.

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    • 5 février 2021 at 14 h 57 min
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      Le gouvernement des Pays-Bas a été moins inhumain, oui, et les dégâts sont déjà moindres là qu’ailleurs en Europe occidentale.
      On peut toujours espérer que ceux qui menaient auparavant une vie tournée vers la recherche des biens et des plaisirs voient les choses différemment, mais le cadre d’une misère croissante, de l’oppression et des mensonges n’y aide peut-être pas vraiment – en tout cas, c’est discutable.
      Les mensonges ont commencé il y a un an, lorsqu’une épidémie a été classée en « pandémie », le critère de dangerosité ayant été réduit à rien. Et à en croire les promoteurs de la crise, celle-ci devrait durer 10 ans… Pour quels buts ? Le Cardinal Müller “wonders what “image of humanity” is held by WEF members and those of other similar select groups. As for the initiatives such as the Great Reset… The goal is absolute control of thought, speech and action… The Orwellian world of homo digitalis has begun. Through mainstreaming, total conformity of the consciousness of the masses is to be achieved via the media.”
      WEF 1
      WEF 2

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  • 5 février 2021 at 15 h 54 min
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    « Et si cette crise nous menait vers plus de silence et d’intériorité »…ce serait pas mal, plutôt que des interprétations et hypothèses invraisemblables !

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  • 5 février 2021 at 18 h 02 min
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    Le 10 février sort le dernier livre du Dr Patrick Theillier, « Une autre médecine est possible ».
    Theillier
    Il « remet en cause la médecine dominante érigée par la société postmoderne et dont nous voyons les effets pervers dans la crise que nous vivons. »

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  • 1 mars 2021 at 0 h 22 min
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    De George Orwell, ou Hannah Arendt, jusqu’à Soljenitsyne : les alertes étaient lancées. Et le dernier Rod Dreher se veut « manual for christian dissidents ».
    Mais simplement avec eecho, s’enraciner en Parole sémitique ne sera sans doute pas une mauvaise solution pour résister. Paix avec vous.

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  • 9 avril 2021 at 10 h 10 min
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    Personnellement je reste impressionné par le fait que tant de personnes du personnel soignant ( médecins…) arrivent à se faire avoir malgré elles avec pourtant un domaine qu’ils maîtrisent par exemple beaucoup encouragent à leurs patients à faire un vaccin dont on sait qu’il n’est pas efficace avec le fait que c’est en plus une expérimentation sur humain dont l’essai n’est pas terminé, je pense que ça peut s’expliquer par la manipulation des masses mais je ne sais pas si ça serait la seule explication …

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