Bouddhisme et bouddhologie : nouvelles pistes

MISE À JOUR : nov.2017.
Historienne des religions, professeur de philosophie, enseignante en sciences de la santé et membre d’EEChO, Marion Duvauchel investigue les origines du bouddhisme, en commençant – à juste titre – par ce qui en a été dit à ce sujet en Occident c’est-à-dire par la bouddhologie. Voir aussi eecho.fr/leurope-et-la-fabrication-du-bouddhisme .
Voici quelques-unes de ses interventions de 2016, complétées d’autres références :

    • Recension du livre de Cristiano Dognini et de Ilaria Ramelli, Les Apôtres en Inde, dans la patristique et la littérature sanscrite (traduction par Damien Bighini), à lire ici. Ce livre fournit une bonne introduction aux problématiques exposées dans ces deux conférences :
    • Conférence donnée le 22 mars 2016 sur « la miséricorde et la compassion dans le bouddhisme » (vidéo – 1h 19)
    • Conférence donnée le 15 octobre 2016 sur les perspectives nouvelles ouvertes par la recherche sur le christianisme des origines dans la compréhension du bouddhisme et de sa formation (vidéo) _
    • Concernant les découvertes relatives à l’entrée du bouddhisme en Chine : voir ici. Jusqu’il y a peu, l’argument parfois avancé pour cette « entrée » au 1er siècle était la frise de Kong Wang, à laquelle les archives impériales font allusion (voir les parutions du Musée Guimet) ; actuellement, la version officielle est que la frise serait plus tardive, que les archives impériales parleraient d’autre chose, et que le songe de Ming-Di serait une invention. En même temps, aucun argument n’est avancé pour dater l’arrivée du bouddhisme en Chine d’avant le IIIe siècle. Bref, on dirait un écran de fumée…
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    • Un complément d’enquête : le livre Les dévôts du bouddhisme (Ed. Max Milo, 2016), par Marion Dapsance – voir une interview ici et une conférence de celle-ci, intitulée « Le bouddhisme, une réinvention antichrétienne ? » (vidéo – 57min), de novembre 2017Un nouveau livre : Qu’ont-ils fait du bouddhisme, Paris, Gallimard 2019 / Bayard 2020

      Résumé : « Le bouddhisme tel que nous le concevons aujourd’hui en Occident est un produit hybride de la sécularisation européenne. Depuis la seconde partie du XIXe siècle, des intellectuels anticléricaux ont cherché à remplacer l’héritage sémitique et biblique de l’Europe par les anciennes doctrines de l’Inde, jugées plus rationnelles. L’enseignement du Bouddha semblait particulièrement indiqué : sans Dieu, sans Sauveur, sans révélation écrite, il paraissait à même de réformer l’Occident en l’asseyant sur des bases nouvelles.
      Ce « bouddhisme moderne », aujourd’hui défendu par des personnalités médiatiques comme Sogyal Rinpoché ou Matthieu Ricard, vise une rénovation sociale qui passe par le perfectionnement spirituel de chacun. La « méditation » n’est plus une réflexion sur la vie mais une relaxation assise visant au perfectionnement émotionnel et mental. Et ce, non plus sous la direction de simples moines ou maîtres bouddhistes, mais de formateurs, de thérapeutes, de médecins, d’écrivains, de conférenciers, de lobbyistes. La visée n’est plus la recherche de l’éveil mais l’amélioration des performances de chacun. »

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Mme Duvauchel a donné la recension suivante du livre de Cristiano Dognini et de Ilaria Ramellli, Les Apôtres en Inde , dans la patristique et la littérature sanscrite

___ « Les Apôtres en Inde » – écrit à deux voix – est un livre qui se présente comme une enquête historiographique minutieuse, et même sourcilleuse. C’est très exactement la traduction d’un ouvrage paru en italien en 2002.

___ De quoi s’agit-il précisément ?
Il s’agit de déterminer à partir de l’examen comparatif de sources diverses l’historicité de la prédication apostolique en Inde et en particulier de celle de saint Thomas, attestée par l’existence de communautés chrétiennes qui se réclament de l’apôtre.

___ Les sources examinées sont de deux types : les sources classiques (gréco-romaines) et les sources indiennes, mais aussi les sources arabes, syriaques et chrétiennes. Deux chapitres sont par ailleurs consacrés à l’analyse des sources sanscrites, sous l’angle plus général d’une rencontre entre le christianisme et le bouddhisme dont on peut trouver quelque écho dans la littérature bouddhique.

___ Nous avons affaire à une historiographe avisée qui rappelle que la valeur de ces sources anciennes dépend de multiples critères. Il y a les topoï répercuté par les sources « littéraires » et les historiens forcément plus fiables. Soit. Et il y a également la question de ce qu’on appelle l’Inde dans ces textes aux statuts divers. C’est sans doute là que le livre pèche par un excès de prudence : s’il répercute avec intelligence ce que disent les textes, il laisse le lecteur dans l’indétermination et se refuse à une localisation que pourtant, l’analyse appelle.

___ Cette question de ce qu’on appelle l’Inde parcourt l’ouvrage en pointillé. Les textes antiques regroupent sous cette dénomination des territoires indo-parthes, indo-scythes, kouchans, ce qui renvoie à des dominations politiques et à des peuplements comme la Bactriane, ou l’Hyrcanie, spécification géographique. C’est un peu court jeune homme, comme dirait Cyrano.

___ Bien sûr, les relations entre l’Inde et le monde classique, autrement dit la Grèce et Rome, sont anciennes et pas du même ordre. Mais même si l’ouvrage révise le topos qui voudrait que les relations entre Grecs et Indiens se fussent inaugurées au moment du raid éclair que l’on doit à l’arrogance guerrière et au génie militaire d’un jeune macédonien ivre de domination, il n’exploite pas suffisamment ce que pourtant il fait émerger : un cadre de relations entre ce qu’on appelle l’Orient et l’Occident. Et dans cet « Orient », qui subit une influence grecque plutôt que romaine avant d’être christianisé (et plus tard islamisé), l’Inde. Car si les Grecs sont des guerriers – les sources indiennes évoquent ces Yavanas ivres de combat et qui en périront. Ce sont des relations commerciales qui sont au cœur des échanges et de l’intérêt mutuel que se portent les deux sphères culturelles. Or, entre Rome et l’Inde, il y a d’abord la médiation des Achéménides, puis celle des Parthes, qui semble oubliée. En bref, entre Rome et l’Inde, il y a la médiation iranienne, ce que l’auteur ne fait pas suffisamment ressortir.

___ C’est que son propos est d’abord de regarder avec un soin d’entomologiste ces sources diverses, qui présentent parfois des contradictions ou des incompatibilités. Les deux auteurs tenus pour les mieux informés sur l’Inde avant Alexandre : Scylax et Ctésias sont mentionnés mais une hirondelle ne fait pas le printemps. « Seules les rencontres entre groupes nombreux permettent les échanges d’ampleur anthropologique ». Et donc une portée historique… Là, nous sommes d’accord.

___ Première des conclusions un peu nettes : « L’itinéraire privilégié pour rejoindre l’Inde depuis l’Occident passe par la Bactriane et les cols afghans ». Et une conséquence : toutes les régions du centre sud et une partie de l’Inde transgangétique ont été épargnées par les invasions et sont restées à l’écart des routes commerciales. Cette « Inde méridionale » ne s’ouvrira qu’après que la route commerciales maritime avec pour centre le port d’Alexandrie sera ouverte sous les Ptolémées. Sans doute manque-t-il quelques éléments sur ces grandes routes commerciales qui organisent un monde déjà relié, pas seulement en guerre.

___ C’est donc dans ce cadre que l’on entrevoit plus qu’il n’est véritablement établi, que l’on perçoit quelques contours où s’inscrivent  « les missions chrétiennes, dont la patristique a gardé le souvenir » (p. 55).

___ C’est Pantène – maître de Clément d’Alexandrie – qui est la source la plus ancienne, un « alexandrin » donc. Ce fait n’est sans doute pas suffisamment souligné : il appartient à cette école prestigieuse : le didaskaleion.  La tradition a retenu une mission de ce Pantène (une sorte de nonce apostolique) en Inde, dont on n’a que des éléments indirects, par Eusèbe, Origène et Jérôme. Or, ces sources, en particulier Eusèbe, attestent de l’existence en « Inde » d’un évangile de saint Matthieu, écrit en caractères hébraïques (selon toute vraisemblance araméen).
La conclusion est prudente : on ne peut rejeter la possibilité d’un apostolat de type judéo-chrétien, partant de Palestine, qui aurait pu rejoindre l’Inde à travers les régions mésopotamiennes ou l’Arménie. Il faut donc alors s’attacher plus précisément à la mission de saint Thomas. C’est une synthèse précieuse des travaux sur la question, si l’on excepte ceux qui sont postérieurs à 2002.

___ La conclusion est sous le signe de la raison prudentielle des historiographes : « L’analyse critique des témoignages rapportées par la tradition ne plaide donc pas en faveur de l’historicité d’un apostolat de saint Thomas en Chine » ? Mais le travail de Mme Ramelli est lié à saint Thomas en Inde, pas en Chine – et il est antérieur au colloque de 2012, L’apôtre Thomas et le christianisme en Asie, à l’occasion duquel elle découvrit une foule de données nouvelles – dont justement les travaux de Pierre Perrier mentionnés dans la préface de l’édition française. On chercherait donc en vain quelque analyse historiographique de sources chinoises ce qu aurait nécessita une mise à jour substantielle du livre.

___ Par contre, elle admet que la « tradition sur les missions indiennes de Thomas et Barthélémy permet, notamment à la lumière des données historiques et archéologiques, d’envisager a minima la possibilité de cette première œuvre d’évangélisation ».

___ Pour garder une cohérence des aires culturelles, il faut passer les deux chapitres sur la littérature sanscrite et aller directement au chapitre VII, le christianisme en Inde sous Constantin. Il est particulièrement intéressant et reprend cette question brûlante : qu’est ce qu’on entend quand on parle de l’Inde (en terme de géographie) ?

___ Ces pages sont précieuses qui examinent avec soin comment s’est constitué la géographie de l’Inde, distinguant l’Inde intra gangem et extra gangem : Inde ulterior et Inde cisterior. En effet, le Gange constitue une sorte de frontière entre l’Inde du Nord ouverte vers le Caucase et cette Inde méridionale restée en dehors des grands circuits.

___ Qu’il y ait eu deux missions successives en Inde, soit. Mais on s’attend d’une italienne cultivée à ce qu’elle distingue une première évangélisation apostolique des évangélisations successives, quand le christianisme a élaboré ses outils de catéchèse, autrement dit son « canon ». Quant aux deux aires reliées entre elle, l’Inde et l’Ethiopie, on ne peut comprendre ces questions géographiques que cartes à l’appui. Et il n’y a pas de cartes…

___ Quel est le problème soulevé ? D’un côté, les sources chrétiennes indiquent que les chrétiens de ces régions entre l’Euphrate et l’Indus disposaient en époque constantinienne d’une solide organisation ecclésiale, dotée de sièges épiscopaux, de monastères et du culte des martyrs ; de l’autre il semble que les relations entre l’Occident et ce qu’on appelle l’Inde, se soient relâchées vers la fin du IIème siècle pour reprendre au IVème siècle. Il faut reformuler la question : si on admet un relâchement des liens entre l’Inde et l’Occident, à quoi est-il dû, et dans quelle mesure a-t-il eu une incidence sur le christianisme.

___ Et sans doute faut-il faire intervenir l’émergence non seulement du bouddhisme, mais surtout de Mani et de la religion qui va se développer autour de ce personnage, précisément dans cette aire entre l’Euphrate et l’Indus.

___ On sort de cet ouvrage – tout à fait remarquable – avec le sentiment d’un festin disparate au cours duquel on nous aurait donné des mets raffinés et délicats à manger, avec un hôte absent.

 ___ Que manque t-il ?

___ D’abord que les contours géopolitiques dans lesquels les missions indiennes – dont l’historicité ne semble guère contestable : comment expliquer sinon qu’à l’époque constantinienne, ces églises disposent d’une telle organisation – ne soient pas seulement esquissé, à trait brefs mais plus largement et plus hardiment posés, et seul ce cadre pourrait éclairer les sources historiographiques et mettre en perspective les étapes de la connaissance de l’Inde, en particulier géographique..

___ Il manque ensuite l’idée que l’historiographie est au service d’hypothèses hardies, qu’elle doit ouvrir des voies nouvelles, faire surgir des perspectives. Il est vrai que l’auteur ne disposait pas alors des dernières découvertes.

___ Mais cette enquête historiographique fournit un instrument de travail précieux, et de haute tenue. Elle fait pénétrer le travail de Pierre Perrier dans la sphère universitaire, et elle ouvre des perspectives dans l’analyse des relations entre le bouddhisme et le christianisme .

___ Surtout la traduction en langue française permet un accès direct à ce travail et donne accès à des sources nouvelles – italiennes et allemandes – méconnues ou inconnues, sur lesquelles cette enquête patiente s’appuie toujours avec professionnalisme.

Marion Duvauchel

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7 thoughts on “Bouddhisme et bouddhologie : nouvelles pistes

  • 13 septembre 2020 at 2 h 32 min
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    Je lis ci-dessus que le bouddhisme ne serait pas arrivé en Chine avant le IIIe siècle de notre ère.
    Comment se fait-il alors que tous les historiens disent le contraire ?

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    • 13 septembre 2020 at 7 h 15 min
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      Si vous creusez la question (ce qu’il faut toujours faire), vous remarquerez que le seul argument donné pour dater l’arrivée du bouddhisme en Chine au Ier siècle, c’est … la frise de Kong Wang Shan.
      Or, précisément, cette frise, datée par les archives impériales chinoises de l’an 69, est chrétienne : voir eecho.fr/?s=Kong+Wang+Shan.
      En bas à droite, il y a juste une représentation mal gravée qui a été ajoutée par les bouddhistes, longtemps après. Les 107 personnages racontent l’arrivée puis l’essentiel des trois ans passés par St Thomas en Chine. Il n’existe aucune autre interprétation, car aucune autre cohérente n’est possible.
      Après cette frise, le premier témoignage donné de l’existence du bouddhisme en Chine date du IIIe siècle. Ce qui ne surprendra pas les vrais historiens chercheurs.
      L’expression « tous les chercheurs » est tout aussi fausse que de dire : « tous les experts du Covid-19 disent que… ». Il y a ceux qui cherchent, voir par exemple à propos des origines plus que troubles du Bouddha tel qu’il a été présenté en Occident (voir eecho.fr/bouddhisme-la-fraude-de-lumbini-nepal ou encore eecho.fr/leurope-et-la-fabrication-du-bouddhisme), et il y a ceux qui sont payés pour produire tel résultat, sans rapport avec aucune recherche.
      Voilà.

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  • 13 septembre 2020 at 10 h 31 min
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    Je vous remercie beaucoup pour votre réponse très rapide.
    Vous commencez par une phrase que j’aime beaucoup en écrivant qu’il faut toujours creuser la question.
    Or, malgré le fait que je croyais avoir creusé cette question, je n’ai trouvé aucune référence à la frise de Kong Wang Shan pour dater l’arrivée en Chine du Bouddhisme au Ier siècle. Je vous serais donc reconnaissant si vous me pouviez me donner au moins une source confirmant ce que vous écrivez. Cela me permettrait de parfaire mes connaissances.

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  • 14 septembre 2020 at 7 h 34 min
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    Sérieusement, cherchez sur quel fondement des « historiens » perroquets situent l’arrivée du bouddhisme au 1er siècle. Vous finirez bien par en trouver un qui indique la frise, parmi tous les autres qui ne donnent aucun fondement, ni note de bas de page.
    Ecrire l’histoire sans se fonder sur des documents, cela s’appelle au choix de l’imposture, de la propagande ou du roman.

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  • 14 septembre 2020 at 8 h 08 min
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    « Vous finirez bien par en trouver un qui indique la frise, parmi tous les autres qui ne donnent aucun fondement, ni note de bas de page »
    Non, parmi la quinzaine d’historiens qui considèrent que le Bouddhisme était arrivé en Chine au Ier siècle, je n’en ai trouvé aucun qui prend la frise de Kong Wang Shan comme argument. Mais vous allez certainement pouvoir me contredire, et c’est ce que j’attends.
    Parmi ces historiens, Anne Cheng mentionne cette frise, mais elle considère, comme la plupart des historiens que cette frise est postérieure au Ier siècle. Voir ses conférences au Collège de France de décembre 2018.

    « Ecrire l’histoire sans se fonder sur des documents, cela s’appelle au choix de l’imposture, de la propagande ou du roman. »
    Nous sommes bien d’accord sur ce point. C’est bien pour cela que je souhaiterais savoir sur quels documents vous vous appuyez pour dire que la frise de Kong Wang Shan est le seul argument avancé par les historiens qui considèrent que le Bouddhisme est arrivé en Chine au Ier siècle.

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  • 14 septembre 2020 at 15 h 29 min
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    D’abord, il faut lire les articles les plus récents, comme : https://www.eecho.fr/leurope-et-la-fabrication-du-bouddhisme (et il y a un commentaire qui vous intéressera). Marion Duvauchel est une spécialiste des manipulations de l’histoire de l’Asie par les « historiens » occidentaux, mais des Américains ont fini par comprendre également…
    Ensuite, il semble, selon vos commentaires postés sur Youtube, que vous ne connaissez que le livre de 2008, ni celui que Pierre Perrier publia en 2012, ni surtout le livres des Actes du colloque international sur « L’Apôtre Thomas et le christianisme en Asie« , paru en 2013 (éditions de l’AED). C’est très regrettable (et vous y dites vous être disputé à l’époque avec Pierre Perrier ; nous sommes 12 ans plus tard, il serait temps de se mettre à l’heure).
    Enfin il y a 7 points à considérer :
    Les archives impériales datent la frise de l’an 69, il ne peut pas s’agir d’autre chose (Hou Han Ji, Tianjin 1987 p.111-112 et Hou Han Shu, Pékin 1910 p.2932). Qu’aujourd’hui, le PCC impose autre chose, c’est possible, mais quelqu’un qui réfléchit devrait se demander pourquoi.
    Une fois encore, vous sortez un argument d’autorité, le nombre, qui est vraiment le plus mauvais. Mais vous ne savez pas exactement ce qui est dit et pourquoi.
    Au reste, vous semblez ignorer complètement les parutions du musée Guimet de Paris.
    Vous avez été incapable de dire sur quoi vos « historiens » (qui ne citent pas de source ou de document fiable ?) se fondent pour dire que le bouddhisme est présent en Chine avant le 3e siècle, et même avant le 1er siècle.
    Je ne vais pas passez mon temps à faire des recherches à votre place : c’est VOUS qui avez à montrer le point 3°.
    Depuis la parution des recherches de PP, le discours chinois officiel a évolué. Il ne dit plus que la frise est bouddhiste, mais « pré-taoïste », ce qui est complètement vague.
    Le PCC ne reconnaîtra jamais la lecture chrétienne de la frise, même si c’est la seule possible : cela reviendrait à mettre le christianisme de la place 3 à la place 1 en matière d’ancienneté (ce qui est important dans la mentalité chinoise – c’est l’islam qui occupe la place 4).
    Mme Duvauchel a abordé ce dossier dans le cadre de ses recherches sur l’Asie ancienne.
    Son dernier livre concerne l’Inde : Marion Duvauchel, L’Inde, son histoire, ses religions, sa magie, éd. des Actes du Savoir, septembre 2020. Voir eecho.fr/parutions-en-cours-rentree-2020-2021.

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  • 16 septembre 2020 at 5 h 30 min
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    Ne cherchez pas trop longtemps à me donner un exemple d’historien qui date l’arrivée du bouddhisme en Chine au Ie siècle avec comme seul argument la frise de Kong Wang Shan.
    Ne cherchez pas non plus un exemple d’historien qui date l’arrivée du bouddhisme en Chine au Ie siècle avec au moins l’argument la frise de Kong Wang Shan.
    Il n’y en a pas.
    Parmi la liste trop longue de ces historiens, dont par exemple Vincent Goossaert, Daisaku Ikeda, Lou Yulie, Paul Demiéville, Antonello Palumbo, Tan Ta Sen, Marcel Granet, Henri Maspéro, Jacques Gernet, Elisabeth Martens, Bernard Baudoin, Frédéric Wang, Jacques Bosse, Claude Chancel, Xavier Walter, Daisetz Teitaro Suzuki, Sylvie Hureau, Anne Cheng…, le seul qui parle de Kong Wang Shan est Anne Cheng au cours de sa conférence au Collège de France de 2018…
    … et c’est pour dire que :
    – Cette frise est vraisemblablement postérieure au IIe siècle (elle cite plusieurs nom d’historiens d’art pour attester cette datation),
    – Qu’elle contient vraisemblablement des éléments taoïstes et bouddiques,
    – Que l’hypothèse de Pierre Perrier est fantaisiste mais énoncée avec beaucoup d’aplomb.
    En fait, Pierre Perrier est le seul à utiliser cette frise comme argument… mais pour dater l’arrivée du Christianisme en Chine au Ie siècle. Comment peut-il dire que cette frise est « assurément datée » de 65 apr. J.-C. ? Mystère, puisqu’il ne donne jamais ses sources.

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