Black Christian Lives Matter

Nigeria, « centre mondial d’extermination des chrétiens » 

EEChO, fondée en 2007 par des chrétiens d’Orient et d’Occident, est particulièrement sensible à la défense des Communautés chrétiennes du Proche-Orient, qui témoignent de l’enracinement originel du christianisme et qui subissent depuis des siècles des volontés répétées d’anéantissement, de la part de groupes au pouvoir ou occultes, auxquels l’Occident n’est pas nécessairement étranger. Cette collusion occidentale s’est particulièrement manifestée lors de l’établissement de l’Etat Islamique (Daech) qui a chassé les chrétiens de Mossoul en 2014, et qui a bénéficié du soutien logistique de services secrets US, israéliens, anglais et, hélas, également français (en réalité impliqués depuis 2011 en Syrie). Quant aux Turcs, ils interviennent maintenant de manière directe, par leur armée, aux côtés des jihadistes.

Le projet de « néantiser l’autre », celui qui n’est pas musulman – selon les termes de Claude Lévy-Strauss[1] – est un trait marquant, consciemment ou non, du système islamique ainsi que, de manière similaire, de tous les systèmes totalitaires ; dans ceux-ci, les chrétiens sont toujours visés, car ils ne veulent pas devenir les esclaves et collaborateurs du Mal. Après des génocides antichrétiens en d’autres pays, le Nigeria est aujourd’hui celui où la situation est la pire actuellement.

Nous publions ici la traduction de l’article « Black Christian Lives Apparently Do Not Matter » publié le 6 septembre 2020 sur le site du Gatestone Institute. Le titre reprend, en le modifiant, le slogan « Black Lives Matter » (Les vies des noirs sont importantes).


Traduction de l’étude du Gatestone Institute (extraits principaux)

Au Nigeria, au cours des 20 dernières années, 100 000 chrétiens ont été massacrés … Le Nigeria est en train de devenir le « plus grand centre mondial d’extermination de chrétiens » (Crux).
[…] «Arrêtez les massacres», «Assez c’est assez», «Nos vies comptent», ont déclaré des chrétiens nigérians et des chefs d’églises réunis à Londres le 20 août pour manifester contre le massacre des chrétiens dans leur pays. Ils ont envoyé au Premier ministre britannique Boris Johnson une lettre accusant les médias internationaux de « conspiration du silence ».

Dans le même temps, un rapport de trois organisations (International Organization for Peace Building and Social Justice, International Committee on Nigeria et All-Party Parliamentary Group for International Freedom of Religion or Belief) a révélé qu’au Nigeria, ces 20 dernières années, 100 000 chrétiens ont été exterminés. Boko Haram, Al-Qaïda, les bergers peuls et d’autres groupes islamistes sont responsables de la mort de plus de 96 000 chrétiens dans 21 000 attaques distinctes. Selon le rapport, 43 242 chrétiens ont été massacrés par Boko Haram, l’État islamique et Al-Qaïda; 18 834 sont morts dans les attaques peuls et 34 233 d’autres groupes armés.

« Cette chose est systématique », a déclaré l’archevêque anglican Benjamin Argak Kwashi de Jos ; « c’est prévu; c’est calculé … leur intention est d’islamiser le Nigeria ».
Les enjeux sont stratégiques et immenses. Le Nigeria, déjà le pays africain le plus peuplé, pourrait avoir une population d’environ 800 millions d’habitants en 2100, selon une étude de The Lancet, et pourrait devenir la neuvième plus grande économie du monde. « Si l’islam envahit le Nigeria, le reste de l’Afrique pourrait facilement en devenir la proie », a déclaré Mgr Hyacinth Egbebo.

A lire les reportages sur les massacres de chrétiens nigérians, la scène est toujours la même : un village avec quelques maisons pauvres entourées de champs ouverts. Les djihadistes apparaissent au milieu de la nuit et attaquent maison après maison. Ils enfoncent les portes, crient « Allahu akbar », assassinent les personnes âgées, violent et mutilent les femmes et les enfants. Ils généralisent les enlèvements contre rançon, ce qui devient une « véritable économie » en pleine croissance ». Ils brûlent des maisons, des écoles et des églises.
«C’est comme si la vie des chrétiens n’avait plus d’importance (black christian lives do not matter)», a déclaré le pasteur Stephen Baba Panya, président de l’Église évangélique Winning All.
« Dans les États de la ceinture du nord et du centre du Nigéria, des milliers de civils ont été exterminés dans des attaques menées par Boko Haram, des bergers islamistes peuls et d’autres milices extrémistes », a écrit la baronne Caroline Cox. « Des centaines d’églises ont été incendiées. Des communautés entières ont été contraintes d’abandonner leurs maisons et leurs terres agricoles. »
La International Society for Civil Liberties and Rule of Law a mis en garde contre le risque d’un « génocide à la rwandaise« .

Les organisations qui suivent la persécution des chrétiens dénoncent depuis longtemps ce qui se passe. En 2012, Portes Ouvertes signalait déjà le risque de génocide au Nigeria.

Le président américain Donald Trump, en 2018, a soulevé la question avec le président nigérian Muhammadu Buhari. « Nous avons de très graves problèmes avec les chrétiens qui sont assassinés au Nigeria », lui a dit Trump [et Buhari l’a reconnu lui-même]. Le président Trump, cependant, est presque le seul parmi les dirigeants occidentaux à soulever la question. Lorsque son prédécesseur, le président Barack Obama, a rencontré Buhari, il n’a jamais parlé des massacres de chrétiens.
Le président Trump devrait « nommer un envoyé spécial pour le Nigeria et la région du lac Tchad » pour cibler comme au rayon laser « les attaques de Boko Haram et d’autres militants islamiques … afin de mettre fin au génocide des chrétiens dans la région », a répété l’ancien membre du Congrès Frank Wolf.

Il y a six ans, l’enlèvement de 276 étudiantes, pour la plupart chrétiennes, par le groupe islamiste Boko Haram à Chibok, au Nigeria, a conduit à une condamnation internationale. Rendez-nous nos filles a été lancé sur Twitter – sans surprise, sans effet sur Buhari. La campagne hashtag a été brève. Une seule de ces adolescentes nigérianes kidnappées, Leah Sharibu, n’a pas réussi à retrouver sa liberté et a donc passé deux ans en captivité à Boko Haram. Pourquoi? Parce qu’elle a refusé de renoncer au christianisme et de se convertir à l’islam. Sa mère s’est jointe à une manifestation à Londres, mais aucun grand journal européen ne s’est intéressé à elle.

« Par fatigue ou honte de soi, ou les deux, nous fermons les yeux », a déclaré le journaliste Franz-Olivier Giesbert :
« La vie des chrétiens d’Orient, d’Afrique ou d’Asie compte-t-elle pour quantité négligeable ? C’est une question que l’on est en droit de se poser quand on voit la place que nos chers médias accordent aux tueries et aux discriminations dont les catholiques ou les protestants sont l’objet sur la planète : rien ou presque, à quelques heureuses exceptions près. (…) Cachez ces crimes qu’on ne saurait voir : c’est notre tartuferie qui nourrit le choc des civilisations. Puisque leurs forfaits ne sont ni punis ni même dénoncés, les djihadistes et les salafistes se croient autorisés à continuer. Ce n’est pas faire de l’islamophobie que de dire cela. »

Une autre exception était l’auteur français Bernard-Henri Lévy. Dans un long article, Lévy a décrit sa visite dans les églises et les villages nigérians incendiés et détruits par les fondamentalistes islamiques, tandis que les prêtres et les évêques locaux lui montraient les photos de femmes chrétiennes mutilées après avoir refusé de se convertir à l’islam. Puis un Peul lui a dit :
« C’est notre terre, il y a trop de chrétiens ici, les chrétiens sont des chiens et des enfants de putes. Ce sont des traîtres parce qu’ils se sont convertis à la religion blanche. Quand ils partiront tous, le Nigeria sera enfin libre. »

La journaliste américaine Kirsten Powers a écrit :
« Les chrétiens du Moyen-Orient et d’Afrique sont massacrés, torturés, violés, kidnappés, décapités et forcés de fuir le berceau du christianisme. On pourrait penser que cette horreur pourrait dévorer les chaires et les bancs des églises américaines. Il n’est pas ainsi. Le silence a été presque assourdissant. »

Les principales églises américaines ont proclamé «la vertu de la dénonciation» au sujet du racisme après la mort de George Floyd, mais aucun dirigeant chrétien n’a dit «Black Christian Lives Matter» pour sensibiliser le public au massacre des chrétiens. Comme l’a dit un évêque, le silence occidental sur la persécution des chrétiens est un « sinistre » présage [à la différence des Hongrois et, depuis peu, des Roumains, à l’initiative de leur Parlement].
(Traduction de nd2kabylie.org).

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[1] Tristes tropiques, Paris, rééd. Pocket, 2001, p. 467.

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6 thoughts on “Black Christian Lives Matter

  • 17 septembre 2020 at 16 h 28 min
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    Merci pour la diffusion de cet article très intéressant mais son chapeau est une nouvelle fois très tendancieux. Vous en devenez coutumier, c’est déconcertant. Je ne comprends pas du tout cette orientation. Faut-il vraiment croire qu’il y a dans nos sociétés des gens qui attisent volontairement la violence ? Ne faut-il pas dans un premier temps reconnaître les faits : il y a un problème avec une certaine impunité dans la police et peut-être issue d’un racisme premier. Que la violence se déchaîne depuis a malgré tout une certaine origine, notamment quand les faits incriminés ne cessent de se répéter. Ces morts seraient-ils des inventions des Médias ?

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    • 17 septembre 2020 at 18 h 19 min
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      Merci à Benoît pour ce commentaire … hélas hors sujet. On ne parle ici ni de la police, ni de l’impunité que l’on voit partout dans les faits de violences, en France ou en d’autres pays d’Europe ou d’Amérique du Nord.
      Le titre est repris de l’article de Gatestone, et si le titre (les vies chrétiennes noires sont importantes) ne plaît pas, écrivez à l’auteur américain.
      C’est dommage de nous prêter des intentions sur ce que nous n’écrivons pas, mais cela devient fréquent aujourd’hui : ce qui importe, ce n’est plus ce qui est écrit mais « ce que je ressens ». Si l’irrationalité prend le pas sur ce qui reste de rationalité, cela va être la jungle et pire encore.
      Quant à attiser la violence, que font les médias français depuis des années, sinon faire haïr les Européens (les « souchiens » comme on dit maintenant) par les nouveaux arrivants ?

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    • 26 septembre 2020 at 6 h 40 min
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      Les faits sont là. La violence anti-chrétienne est clairement et objectivement montrée, sans abus de langage. L’horreur se suffit à elle-même sans besoin de superlatifs.
      Si vous avez peur de la cruauté de la vérité, ce qui est compréhensible, cela ne vous donne aucun droit de la noyer dans des considérations hors sujet. Sous entendre que la dénonciation de la violence est plus violente que la violence elle-même est un forme de lâcheté.
      Faut-il détourner le regard devant un crucifix?

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  • 23 septembre 2020 at 20 h 36 min
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    @Benoît : votre commentaire est sidérant ! On vous informe qu’au Nigeria, ces 20 dernières années, 100 000 chrétiens ont été exterminés. Boko Haram, Al-Qaïda, les bergers peuls et d’autres groupes islamistes sont responsables de la mort de plus de 96 000 chrétiens dans 21 000 attaques distinctes. Selon le rapport, 43 242 chrétiens ont été massacrés par Boko Haram, l’État islamique et Al-Qaïda; 18 834 sont morts dans les attaques peuls et 34 233 d’autres groupes armés.

    Et vous ce qui vous indigne c’est qu’on ose reprendre un slogan de la gauche subversive, financée partout dans le monde par Soros, pour promouvoir l’avortement, la drogue et l’extension de l’islamisme… Ce ne sont pas les faits oubliés, les massacres tus, les persécutions pudiquement cachées qui vous indignent mais qu’on ose reprendre les mots et slogans réservés par les médias manipulateurs à leurs opération de propagande !

    Imaginer que les musulmans en pays chrétien soient victimes dans la légalité de tout ce que subissent les chrétiens dans les pays musulmans comme persécution permanente ! On en entendrait parler… Alors il faut rétablir l’équilibre médiatique et on en est très très très loin !

    Certes vous convenez que c’est « intéressant » ! Ce mot est tellement injurieux et inapproprié quand on vous parle de 100 000 morts !

    Vous êtes comme ces chrétiens de Constantinople qui se disputent sur le sexe des anges quand les turcs massacreurs, esclavagistes, tortionnaires, destructeurs vont prendre la nouvelle Rome ! On ose toucher au slogan dérisoire des anarchistes, gauchistes et autres antichrétiens fanatiques qui veulent culpabiliser la glorieuse police qui nous protège et nous sauve tous les jours des méchants cruels et assassins. On peut parler de bavure mais en respectant les proportions de la réalité des morts, des crimes et des délits. Quelle coupable naïveté de ne pas voir qu’il y a derrière cela une volonté de désarmer l’Occident et tous les honnêtes gens en les culpabilisant et en les manipulant.

    Des faits grossis bien que statistiquement insignifiants sont mis en avant par les médias partiaux occultent scandaleusement les massacres de chrétiens partout dans le monde ; les médias gauchistes ne parlent pas des massacres ou oppression des chrétiens du Maghreb au Pakistan en passant par le Nigéria : la communauté la plus persécutée et massacrée ce sont les chrétiens et les médias n’en parlent pas. Ils conditionnent les esprits manipulables par une mauvaise hiérarchisation des faits, des questions biaisées ou orientées, des faits tus. Et ce qui est tu ce sont les tueries de chrétiens qui devraient faire la une des journaux.

    Les médias préfèrent servir l’agenda des prétendus « progressistes » qui veulent promouvoir l’extension de l’islamisme et l’idéologie LGBT en déformant la réalité, et qui de fait désarment et donc menacent notre civilisation. Donc EECHO a eu parfaitement raison de reprendre ce slogan pour en montrer toute l’hypocrisie et donc toute la mauvaiseté. Bravo et merci pour cette bonne idée !

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  • 26 septembre 2020 at 6 h 43 min
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    Mon commentaire s’adressait à Benoit.

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  • 25 octobre 2020 at 19 h 32 min
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    triste France qui se croit au temps de Louis XIV , ne voit pas la réalité de l’Islam, son histoire, , le « tu ne tueras pas  » n’existe pas en Islam, La mecque n’existait pas au temps du personnage Mahomet, et ses moeurs, , la femme inférieure à l’homme, l’apostasie mérite la mort.

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